Ex tenebris - concert annulé — Centre de Musique Sacrée

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Centre de Musique Sacrée du Puy-en-Velay
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Ex tenebris - concert annulé

Concert de Carême - Œuvres de Bach, Couperin, De Lalande, Michel…
par l'ensemble Libera me
Alice Duport-Percier et Jeanne Bernier, chant
Isaure Lavergne, flûte et basson
Matthieu Jolivet, orgue.
  • Quand

    le 15/03/2020 à 17h00

  • Cathédrale Notre-Dame du Puy

  • Contact

  • Téléphone

    0677217237

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Jusqu’à la réforme liturgique décrétée par Pie XII en 1955, le nom de Ténèbres s’appliquait à l’office religieux des matines et des laudes célébré les trois jours précédents la fête de Pâques (Triduum pascal). Nourri par les veilles de prière nocturnes des premiers temps apostoliques, le déroulé de ces offices mêle intimement l’ombre et la lumière, préfigurant la proche agonie de Jésus sur la croix et sa descente au tombeau.

C’est aux trois nocturnes de l’office que les compositeurs accordèrent un intérêt particulier. Chacun comporte trois psaumes avec antiennes, un verset, et trois leçons suivies chacune par un répons. Au premier nocturne de chaque jour, les leçons de Ténèbres sont tirées des Lamentations du prophète Jérémie. 

Si la tradition musicale de l’office des Ténèbres remonte au xve siècle, c’est lors du Concile de Trente (1545-1562) qu’il reçoit sa structure et sa ritualisation, et connaîtra ensuite peu de modifications jusqu’au xxe siècle où la pratique disparait. Quelques grands compositeurs du xvie siècle (tels Morales, Victoria, Lassus, Palestrina) ont contribué au développement du genre dans sa forme polyphonique. Les Lamentations monodiques avec basse-continue apparaissent en Italie dès la fin du xvie, et suivent l’évolution du goût et du langage musical. L’allègement de l’écriture met davantage en valeur le texte qui peut alors être exprimé avec une charge dramatique plus intense (introduction d’effets chromatiques, libre usage des dissonances….), s’approchant ainsi du lamento de l’opéra.
La France est avec l’Italie le pays qui tient le rôle le plus important dans l’histoire des Lamentations aux xviie et xviiie siècles. Si la tradition de l’office des Ténèbres ne s’est en revanche pas développée en Allemagne, du fait de la prédominance de l’église protestante, on peut néanmoins l’apparenter à certains chorals qui s’en approchent de par leur caractère. 

Le présent programme instaure un dialogue entre la France et l’Allemagne, mêlant les expressions de la foi catholique et de la foi protestante unies face au même mystère de doute et d’abandon. Le choix des oeuvres amène à suivre par différentes textures sonores les mélismes clair-obscurs de cette heure particulière où le jour s’enfonce dans les ténèbres, pour aboutir le jour de Pâques au triomphal éclat de la Résurrection.